Eure Chasse et agriculture prennent date

Une fois n’est pas coutume, la chambre d’Agriculture de l’Eure avait invité les responsables de la fédération départementales des chasseurs de l’Eure. Objectif de cette intervention : évoquer les relations entre la chasse et l’agriculture. En fait, cette toute première invitation de la FDCE a permis de constater les “nombreuses passerelles” qui existent entre les uns et les autres. Il faut dire que Dominique Monfilliatre, le président de la fédération des chasseurs, est un agriculteur qui aime son métier comme il aime la chasse. Pour autant, son intervention (confortée par une présentation précise et concise ddu directeur de la FDCE Nicolas Gavard-Congallud) a été l’occasion de dire les choses comme il en a l’habitude. Avec humour et...détermination.“A notre époque très consensuelle dans beaucoup de domaines, dites que vous êtes chasseur à un groupe de citadins et l’on vous regarde d’un autre œil. Nous sommes les vilains qui tuons Bambi...” regrette le président des chasseurs.

“Bien souvent, les non-chasseurs ne voient que l’acte final qui est la mort, mot mal supporté par notre société. Un certain nombre d’éleveurs doit être confronté au même souci d’explication...” Cette introduction faite, Dominique Monfilliatre évoque “le concret” des relations avec l’agriculture, notamment ce qui existe aujourd’hui des commissions de CDCFS où la chambre d’Agriculture est représentée par deux membres que sont Jean-Pierre Delaporte et Dominique Aubin. “Des commissions autour desquelles nous étudions les cas d’agriculteurs n’ayant pas souhaités signer leurs dossiers de dégâts causés par la faune sauvage, une petite dizaine de réclamations par an sur les 1 000 dossiers que nos 10 estimateurs réalisent chaque année.”


Au passage, le président Monfilliatre insiste sur l’autre enjeu d’importance qui est de donner chaque année, une valeur aux productions des agriculteurs, à l’intérieur d’une fourchette nationale... “C’est ce que nous faisons : nous sommes souvent, en haut de cette fourchette, car les crises de la viande et du lait se succèdent, et c’est notre façon d’apporter notre soutien à ce secteur en difficulté. Nous avons besoin des agriculteurs, car sans territoire, plus de chasseurs de plaines.” L’occasion aussi de rappeler l’accord intervenu sur les dégâts de gibiers entre l’APCA, la FNSEA et la FNC. “Je ne vais pas le détailler ce matin, mais, pour reprendre un propos à la mode en 2007, est un accord gagnant-gagnant.” De même, le responsable de la chasse s’est réjoui de l’autre accord signé au national autour du contrat agrifaune. “Il s’agit d’un appui aux pratiques apicoles plus favorables à la petite faune sédentaire de plaines, et à la biodiversité. En voici quelques exemples : la bonne gestion des bordures de champs cultivés, aménagement des territoires : haies, buissons, bandes de ruptures de parcelles, cultures intercalaires. Nous sommes un des rares départements de France à ne pas avoir réussi à signer avec notre chambre d’Agriculture, je me demande bien pourquoi ? Où est, ou plutôt, où était le blocage ?” s’interroge Dominique Monfilliatre.  Mais sa présence à la session ce vendredi doit être pris comme un signe fort et positif entre les deux structures pour préparer l’avenir.