Ca a fait du bruit !

Voilà, j'ai envie de relancer le topic des histoires de chasse de gamins, c'est pas vraiment de la chasse mais c'est nos premières expériences - en la matière - et ça me rappelle trop la guerre... des boutons ! Si ça peut nous empêcher la vraie ...


J’avais 10 ans, l’époque de la carabine à plombs.

Mon père était chef de gare, homme respectable et respecté d’autant plus qu’à l’époque il amenait lui-même la paie, en liquide. La distribution se faisait fin de mois, le pétard - un 7,68mm-armé dans le tiroir. Bref, on était au Far West.
Il donnait les sous- des gros billets de 500 anciens francs- et marquait les comptes sur un calepin au coin du bureau à l’encre rouge.

Quant à moi je faisais la « passée » aux petits oiseaux le soir. J’étais sur la terrasse au premier étage et j’envoyais allégrement les plombs de 4,5 mn dans les cieux. J’avais beau viser bien devant, je n’ai jamais touché le moindre piaf au vol avec ma carabine à plomb !!!
Comme j’étais déjà pas mal atteint, le manège a duré un certain temps…les moineaux et les pinsons ont vite compris le coup si bien que les vols de « migrateurs » se sont petit à petit décalés et que je passais mes soirées à faire le gué pour rien. Ca a du me donner le gout d’une certaine poésie car j’avais le soleil couchant en pleine figure.

Au lieu de faire la passée, je me suis mis à affuter les weeks - end, j’ai commencé à agrainer en bas et les sifflements des plombs ont alerté mon père : tirer un moineau sur le parking de la gare n’était pas pour faire plaisir à la clientèle et je me suis retrouvé rapidement le froc par terre et les fesses rougies. A l’époque ça ne prêtait pas à conséquence et ça remettait les idées en place.

D’où le changement de stratégie : il était nécessaire de tirer en l’air.

J’ai donc porté mon dévolu sur les pigeons de ville. Il y en avait bien un qui se dorait en milieu de journée sur le toit d’en face, mais c’était bien trop loin.
D’où la technique de l’agrainage qui a permis un rapproché intéressant.
J’ai vite compris qu’il fallait attirer le bestiau sur la terrasse, et me planquer dans la maison en laissant le volet entrebâillé.

Tout allait bien, ma mère était partie aux commissions, mon père aux affaires à distribuer en bas au rez de chaussée la paie de fin de mois, et le pigeon qui se pose sur le toit de la terrasse !
Il a malheureusement choisit de faire un petit saut et de se poser sur le chapeau de la cheminée ! Mon cœur s’est mis à battre à trois cent coups par minute et j’avais bien du mal à maitriser le tremblement du canon de la carabine… mon premier gros gibier, enfin à portée…

Et tout c’est si rapidement enchainé : le « pfitt » du coup de carabine, le coup mortel porté au pigeon, sa disparition soudaine et non prévue dans la cheminée et la voie hurlante de mon père qui est remontée par le conduit de la cheminée !!!!
Pour faire du bruit, ça a fait du bruit !

Ca a bien claqué sur les fesses, mais comme on ne laissait rien perdre on a mangé dimanche midi le pigeon aux petits pois.

Et mon père a acheté un calepin tout neuf, sur l’autre il avait du sang partout !!!
Heureusement ce n’était que du sang de pigeon !!!!

Heureusement aussi que mon père a gardé son sang froid et n’a pas cru à un braquage de la paie car le pigeon en dégringolant dans le conduit de la cheminée a fait - parait-il - autant de bruit qu’une « Micheline qui déraille ». Foie de cheminots.

Ca doit faire effectivement pas mal de bruit, mais je n’ai jamais tiré sur l’une d’elle pour en avoir le cœur net. C’est vrai qu’après un coup pareil et avec l’exagération que prennent les choses dans le cerveau des enfants, ma Diana avait tout d’un coup le même pouvoir qu’un lance-roquette !!!
Heureusement j’avais la fibre d’un chasseur et seulement d’un chasseur et peut être que la série de fessées dont j’étais justement victime m’a permis de rester dans le raisonnable et de ne pas finir en taré déboulonné qui s’attaque à ses semblables sous de fallacieux prétextes débiles.

Vous voyez tous de quoi je parle.

a+
jp

mdrrrr   une bien belle histoire.

j'adore
les fesses devais etre souvent rouge

mais comme tu l'as dit ça na jamais tuer personne..bien au contraire du moment que c'est justifier ^^

superbe histoire

+1

MDR le pigeon dans le conduit de la cheminée

j'en ai encore les larmes aux yeux, de rire, çà fait du bien après une semaine de boulot, merci pour le bon moment.

Ton histoire est tel , que cela vaut la peine de te dire Merçi , car j'ai pratiqué comme toi , et les fesses rouges ! je ne les oublierai jamais !

Bien belle histoire ! quand aux fesses rougies c'est devenu un luxe interdit hélas !

Une bien belle histoire ! Je suis mort de rire ^^!

Belle histoire, pour ma part j'ai (aussi) retenu ce passage où tu parles de "foie de cheminot"...
Merci du partage.

Super

AH.....................c'était donc toi qui faisait des trous dans les valises en carton devant la gare .

Merci pour ton histoire. Effectivement ça rappelle de bons souvenirs !