Lot et garonne chasseurs et écologistes font cause commune

Chasseurs et écologistes se sont longtemps fait la guerre… c'est fini ! Ils sont désormais amis, tout du moins assez ouverts des deux bords pour sortir du cliché : les « viandards » contre les « poètes »… La préoccupation environnementale faisant son chemin dans les esprits, tout le monde a mis de l'eau dans son vin.

Lundi, une convention cadre a été signée entre la Fédération de chasse de Lot-et-Garonne (1) et le Conservatoire régional des espaces naturels (CREN). Objectif : mettre en synergie les compétences et connaissances des chasseurs et des techniciens environnementaux pour mener à bien une campagne de réhabilitation des mares.




Tous types de mares
Dans un premier temps, les mares en question seront concentrées dans le Duraquois, sur le périmètre des bassins versants du Dropt et de la Dourdenne. Il s'agit de recenser et d'étudier la multitude de petites mares (en deçà du demi-hectare) parsemant le territoire. Des mares de tous types, qu'elles soient d'origine naturelle ou artificielle et qu'elles se trouvent sur le domaine public ou chez des propriétaires privés (avec l'accord de ces derniers bien entendu).

Leur intérêt : constituer, en raison de leur caractère humide, « des zones particulièrement riches en matière de biotope, de faune et de flore », explique Patrick Waldhart, le président du CREN. Et si on veut les étudier, c'est pour les aider à se maintenir (parfois la nature reprend le dessus et comble la mare) et à s'améliorer (modifier la pente d'une berge peut suffire pour voir prospérer une colonie de grenouilles).

« Gagnant gagnant »
Pourquoi faire appel aux chasseurs pour cela ? Parce qu'ils ont cette connaissance du terrain : ces mares, ils les connaissent. Ils sont aussi des observateurs réguliers de leur faune et de leur flore. Mais pas seulement. Les chasseurs ont de plus en plus conscience de l'urgence de prendre soin de l'environnement et de préserver la biodiversité. Une telle entreprise pourrait, pourquoi pas, faciliter la réintroduction d'espèces (canard, poule d'eau) à laquelle ils travaillent déjà de longue date. Ce serait alors du « gagnant gagnant ».

Reste à trouver de l'argent pour tout ça. Le Conseil régional a déjà donné son accord et promis une ligne budgétaire. Le Conseil général est d'accord sur le principe, mais attend que l'agence de l'eau Adour-Garonne ait, elle-même, cautionné l'entreprise.

C. C. B.

(1) C'est la première du genre. Une autre est en préparation entre le CREN et la Fédération de chasse des Landes.