haut Rhin Le sanglier s'invite encore à L'assemblée Générale

Au programme de l’assemblée générale de la fédération des chasseurs du Haut-Rhin figuraient samedi des élections statutaires et… l’inévitable nuisible.
La vie associative des chasseurs ressemble à celle de toute association avec, pour ce qui la concerne, la satisfaction de regrouper près de 5 500 porteurs de permis dans le Haut-Rhin. Mais du fait que les chasseurs participent de façon éminente à la gestion et à la protection de la nature, sa chronique est également inséparable d’une confrontation permanente avec les autres usagers.

L’assemblée générale de la fédération départementale du Haut-Rhin, qui s’est tenue samedi, à Meyenheim ( L’Alsace d’hier), n’a pas fait exception, qui a entendu le président sortant Jean-Rodolphe Frisch évoquer la « stigmatisation » dont font encore l’objet les chasseurs et la nécessité corollaire de « toujours plus expliquer, faire valoir nos connaissances, et par ailleurs avoir un comportement et une éthique de chasse exemplaires ».

À ce titre, et tout en se félicitant d’une relève « en bonne voie » avec la présence de nombreux jeunes parmi les 131 candidats ayant obtenu le permis de chasser en 2010, il a insisté sur l’importance de la formation, dont ont notamment bénéficié 570 chasseurs au cours de la même période.

Dès la 5 e ligne de son rapport moral, le président a toutefois désigné l’origine principale des déboires auxquels s’exposent régulièrement les chasseurs : « La gestion des populations de sangliers et les dégâts y relatifs ».

« Globalement intolérable »
Le problème tient en deux chiffres : malgré les quelque 16 000 animaux tués pendant la dernière saison, le « cochon » a ravagé 1 690 hectares de terres agricoles, générant 2 millions d’euros d’indemnisation aux récoltants, « une situation, a estimé Jean-Rodolphe Frisch, globalement intolérable et inacceptable ». À cause notamment de la « forte surtaxe à l’hectare », imputée aux locataires.

Plutôt que d’écouter ceux qui prônent le non-paiement ou qui « demandent une nouvelle répartition de la surtaxe », Jean-Rodolphe Frisch a souhaité que les efforts portent sur « les secteurs à forts dégâts ». Ce qui suppose, a-t-il reconnu, que l’on fasse en quelque sorte le ménage dans les propres rangs des chasseurs : « Quelques lots de chasse abusent de la situation, font du sur-agrainage, qui pourrait être considéré comme du nourrissage, constituent des sanctuaires d’élevage et imposent des restrictions de tir trop draconiennes lors des battues ». « À l’avenir, le couperet tombera sur ces lots », a prévenu le président.

D’ailleurs, s’il est revenu sur la battue administrative ordonnée par le préfet à Hirtzfelden, en mars, il en a surtout dénoncé la forme prise par l’intervention des lieutenants de louveterie, estimant que « l’éthique de chasse a été bafouée par la maladresse des exécutants ». Mais, a-t-il reconnu, sur le fond, le lot incriminé « générait bien trop de dégâts ». S’agissant de ces tirs de régulation, il a appelé l’administration aux vertus de la concertation, de préférence à la « volonté de tout réglementer ».

De manière générale, Jean-Rodolphe Frisch a toutefois estimé que, pour résorber le problème des sangliers, il fallait aussi une participation de certains maires, trop restrictifs par rapport aux actions de chasse. Et ce, indépendamment du « grand restaurant pour sangliers » que constitueront toujours « les importantes surfaces de maïs »…

En résumé : « Il n’est plus pensable que toute la dissuasion et toute la prise en charge des dégâts soient de la seule responsabilité des chasseurs », a estimé Jean-Rodolphe Frisch, appelant, de ses vœux, « une coopération » entre les différents acteurs. Une politique qu’il reviendra à son successeur, Gilles Kaszuk, élu à l’issue de l’assemblée générale (lire ci-contre), le soin de faire aboutir.