tirer du 67mm dans du 75mm

Bonjour tout le monde
Je suppose qu'il y a une incidence à tirer des cartouches de 67mm dans une chambre de 75mm.
Quelqu'un connaît-il la nature et surtout l'importance des perturbations engendrées lorsque la charge franchit le cône de raccordement ???
Vous me direz, cible et tu verras bien, mais si quelqu'un a déjà la réponse, je prends
Cordialement

Je pense qu'il n'y a pas une grosse incidence, je fais des mini cartouches en calibre 16 chargées avec 20 g de pb N° 9 elles font 55 mm et je ne remarque absolument rien d'anormal quand je les tire dans mon fusil chambré à 70.

charles01 a écrit:Je pense qu'il n'y a pas une grosse incidence, je fais des mini cartouches en calibre 16 chargées avec 20 g de pb N° 9 elles font 55 mm et je ne remarque absolument rien d'anormal quand je les tire dans mon fusil chambré à 70.

Mon père faisait pareil en calibre 12 , j'en ai fait aussi pour finir le stock et comme @Charles01 aucune incidence .

Nous on faisaient des mini cartouches uniquement pour l'affût aux grives

bien sur que tu peux

lagrive a écrit:Bonjour tout le monde
Je suppose qu'il y a une incidence à tirer des cartouches de 67mm dans une chambre de 75mm.
Quelqu'un connaît-il la nature et surtout l'importance des perturbations engendrées lorsque la charge franchit le cône de raccordement ???
Vous me direz, cible et tu verras bien, mais si quelqu'un a déjà la réponse, je prends
Cordialement

pousse-bois a écrit:bien sur que tu peux

Bonsoir les amis,
Lagrive ne demande pas si "on peut" tirer des 67mm dans des chambre de 75 (ou 76mm), il demande quel genre de gerbe on obtient, sous-entendant, je suppose que le "vol libre" de 10mm environ dans la chambre avant d'atteindre le cône de raccordement pourrait affecter le groupement.
Je me suis souvent posé la question et puis quand on regarde d'un peu plus près les fusils sportifs de PC ou de fosse, on s'aperçoit que chez Beretta, Blaser, Browning beaucoup de leurs fusils sont chambrés en 12/76. Sur ces fusils conçus exclusivement pour le tir de cartouches de compétition en 12/70, si les chambres de 76mm avaient la moindre incidence sur les performances, je pense que ces grandes marques chambreraient tous leurs fusils de sport en 12/70. J'en déduis donc que si pour un tireur de compétition, un fusil en 12/76 tirant des 12/70 est irréprochable, pour le tir de chasse, du 12/67 dans un 12/76 fera l'affaire. J'émettrais cependant des réserves sur le tir de cartouches de 67mm dans une arme chambrée en 12/89: là, le "vol libre" de 22mm des plombs dans la chambre commence à devenir conséquent et les effets négatifs commencent peut-être à se faire ressentir. Mais comme vous, je n'ai jamais testé les gerbes d'une même cartouche avec deux armes différentes (12/76 et 12/70) our observer les différences.

c'est la fin du canon ou le resserrement qui fait la gerbe

pousse-bois a écrit:c'est la fin du canon ou le resserrement qui fait la gerbe

Ce que veut dire Antoine, c'est la fuite possible des gaz d'explosion en avant de bourre dans la chambre, 22 mm c'est beaucoup

Si l'on prend une vitesse de 400 m/s, les 22 mm seront parcourus en 22/400 000 = 55 microsecondes ! Suis pas sûr que beaucoup de gaz ait eu le temps de s'échapper !

bonjour,je me pose la question depuis de nombreuse années pour savoir quelle incidence à tirer des 70 avec une chambre de 76,je dois admettre que je ne trouve pas de raison valable autre que celle de canons faits dans la même usine un peu comme les cartouches,et c'est pas dit que j'ai raison mais je ne trouve rien d'autre sur des milliers de cartouches,on peut ajouter la chambre de76 plus l'âme à de 18,6 à 18,7 ,toutes les cartouches sont faites sur le calibre 18,5mm pour le 12.

Bonjour à tous
De l'avis général, il apparaît que l'incidence est classée , allez on va dire, quasi nulle.
Je n'avais pas pensé à une fuite possible de gaz dans cet espace de 1 cm, mais plutôt à une désorganisation de la gerbe, mais comme le dit aussi Insulaire, les tireurs sportifs, qui comme tous sportifs, cherchent à tirer la "substantifique moelle" ici balisticienne, ne toléreraient aucun handicap même minime surtout quand il possible d'y remédier aisément.
En fait j'aime bien une cartouche de chez Bernizan, la rouge 12/67 en 32 gr B.J. que j'utilise traditionnellement sur la grive avec un fusil chambré 70 mm et là pas de souci,( 3 mm bof !) mais lorsque je suis au passage des palombes en plomb N° 6/5 / 70 mm, avec un fusil chambré 76 mm( 6 mm d'écart, encore bof ! ) et que passent des volées de grives, j'introduis alors la dite rouge en 67 et là l'écart passe à 9 mm .
Voilà pourquoi cette question est venue à mon esprit, mais il en ressort de toute évidence que le dit "Lagrive" n'a pas d’inquiétude à avoir.
Quand à la grive, qui elle aurait pu se réjouir de cette bavure balistique, pas de bol, elle est cuite .
Merci à vous tous amis pour cet éclairage, bien que parfois je me demande si de telles questions ne sont pas assimilées à chercher des poils sur les œufs ?
Bof, elles ont au moins le mérite d'échanger avec des gens passionnés et agréables . Merci et bonne fin de journée.

JP2 a écrit:Si l'on prend une vitesse de 400 m/s, les 22 mm seront parcourus en 22/400 000 = 55 microsecondes ! Suis pas sûr que beaucoup de gaz ait eu le temps de s'échapper !

tu dois être dans le vrai car je pense que si il y avait un risque les fabricants auraient ouvert le parapluie depuis longtemps

Super ERIC29

Bonsoir Lagrive,j'aime bien ton petit texte de cet après midi sur ces commentaires sur la longueur des douilles et celle des chambres.Ca me rappelle le problème du rechargement avec des douilles ayant servi,les bourres "tombaient" sur la poudre,et,paraît-il,par des fuites latérales de gaz brûlants qui faisaient fondre partiellement la charge de plomb,provoquaient la formation de "ballettes",avec,de temps en temps, un résultat spectaculaire,mais ,à chaque fois ,un tir dangereux.
Dans le cas du tir d'une cartouche "courte "par rapport à la chambre,on doit ,logiquement avoir un "anneau"vide entre le bout de la douille et l'entrée du cône de raccordement.Au moment de l'explosion,la charge de plomb représente une inertie ,peut -on imaginer qu'il se forme un genre de "bourrelet",remplissant ce vide,pour être aussitôt redressé pour entrer dans l'âme du canon?  Tout ceci se passant à une vitesse énorme,bien sur.
Evidemment,pour la grive qui est tirée ,la question est plutôt :suis-je dans le coup de fusil ou pas ?

Salut GERDEAU
Alors là, j'aime bien aussi ton récit sur le rechargement tel qu'il se pratiquait par nos aînés et aïeuls qui parfois étaient bien éloignés des tables de rechargement. Il fallait faire des cartouches avec ce que l'on avait sous la main.

J'ai souvenir alors que j'étais enfant que mon arrière grand père le soir mettait les cartouches sur la plaque de la cheminée qui restait chaude toute la nuit.
Çà pète mieux disait-il et ne se souciait aucunement des pressions dont il n'avait aucune connaissance.
Alors à cette époque les rechargement empiriques étaient nombreux et les gens comme les fusils s'en accommodaient avec de temps à autres quelques excès qui provoquaient dommages matériels et aussi corporels...

Bonjour Lagrive,oui,bien sûr,les chargements étaient approximatifs,mais quel bonheur quand l'ancien ressortait le sertisseur,la boite de poudre et le plomb dans les petits sacs en toile...c'était la chasse avant la chasse,avec une ambiance à la Marcel Pagnol...

bonjour,j'ai bien connu ce moment où on chargeait les cartouches,l'explication du gp père qui faisait chauffer ses cartouches en disant que ça pétait mieux est réelle,beaucoup le font sans le savoir...il suffit de laisser les cartouches dans le coffre de la voiture et la pression monte,le problème c'est qu'elle ne redescend pas car ça crée des minis explosions sur la poudre et la cartouche redémarre avec la pression en plus,ça se voit tout de suite sur la joue des gars au ball-trap qui incriminent souvent la cartouche alors qu'elle sont restées dans le coffre à la chaleur.
c'est la première cause d'une cartouche qui n'est pas régulière,la pression!

Cette époque des rechargements un peu "expérimentaux" me rappelle mes visites chez mon grand-oncle lorsque j'étais gamin...
Par les après-midis d'été assommants, la porte était toujours entrebâillée et les conteurs du village toujours fidèles au poste! Mon grand-oncle se tenait un peu en retrait, un peu blasé d'avoir droit aux mêmes histoires depuis 40 ans, souvent occupé à couper en deux une Gitane sans filtre avec son Opinel afin de réduire sa consommation... Pour moi, tant que ces récits me transportaient dans les cols bleus de pigeons ou à l’affût du sanglier la nuit dans la vigne d'Ange-Marie, je n'en manquait pas une miette mais lorsque les discussions débouchaient sur le mur en pierres sèches mal remonté par le maçon, les cantonniers qui semblaient passer plus de temps à affûter leur faucille qu'à nettoyer la route ou les haricots à rames brûlés par le Libecciu, je décrochais vite et mon grand-oncle en était bien conscient! Il se levait alors paisiblement, remontait son pantalon par la ceinture et d'un petit signe de la tête, que seul, je savais déceler, m'invitait à emprunter l'escalier en châtaignier noirci qui menait à son antre. Comme deux vieux complices en quête de frasques, nous nous éclipsions... Et une fois que mes yeux s'habituaient à la pénombre du grenier, c'était comme un conte de fées! Des bourres multicolores de tout calibre, des douilles aux culots étincelants, des bidons de poudre, des petits sacs en toile plus lourds et plus précieux que s'ils avaient contenu des pièces d'or! Les numéros impairs comme le 5 ou le 7 me séduisaient beaucoup plus que les classiques 4, 6 et 8 que mon jeune esprit révolutionnaire percevait comme démodés...  Des Darne, Charlin, Idéal, Falcor, Simplex, mousquetons, révolvers... Pas besoin de "Sésame ouvre-toi!" pour pénétrer dans cet univers de rêve! Les Contes des Mille et Une Nuits ne faisaient pas le poids! Et puis, il y avait toujours l'espoir que, si l'heure de la sieste était passée et que le village était doucement sorti de sa torpeur, mon grand-oncle me confierait deux ou trois cartouches "nouvelle formule" à essayer par la lucarne... Vu mon jeune age, il me limitait au 12mm mais sans restriction sur la longueur de la douille! C'est ainsi que j'ai découvert dans son grenier le .410 magnum qui m'avait secoué les gencives la première fois, mais sans sourciller bien évidemment! Quelques années plus tard, après qu'il m'ait enseigné les rudiments du rechargement, c'est moi qui l'ai aidé à faire la transition entre la poudre T et la A1!
Depuis, Jean a disparu et son "poste" sous les cyprès n'attire plus les grives que le soir, ses fusils et tous ses autres trésors ont été disséminés mais ces souvenirs, peut-être même un peu édulcorés avec l'age, sont bien là et pour toujours, n'est-ce pas le plus important?

Pour revenir sur terre, et au sujet de ces cartouches que le grand-père de lagrive conservait sur la plaque de la cheminée, il y a une différence entre garder les cartouches au chaud à 25-30º, ce qui favorise une bonne combustion de la poudre, et sur la plage arrière de la voiture à 60-70º, ce qui va entraîner des surpressions, ou comme le dit Goonif, des performances aléatoires. Les poudres sont conçues pour une combustion et une efficacité maximale sur une certaine plage de températures. En France, on se moque pas mal de ces détails mais en Italie, Espagne, Portugal (je pense à notre ami @josirui qui pourrait nous en dire plus) on attache beaucoup plus d'importance aux conditions atmosphériques et leurs influences sur la performance des cartouches. Ce que j'ai personnellement remarqué, c'est que tout habitué que j'étais à chasser en Corse, je ne nettoyais mes canons qu'une ou deux fois par saison! Après avoir migré dans le nord de l'Ecosse, à chaque sortie, les canons étaient crasseux à souhait et nécessitaient un nettoyage régulier. J'en tenait responsable les poudres utilisées par les encartoucheurs britanniques jusqu'à ce je comprenne que le temps humide et froid était responsable!
D'ailleurs, l'un des plus célèbres tireurs de ball-trap anglais, George Digweed, s'est exprimé sur le sujet des cartouches gardées au chaud et au sec avant de partir à la chasse. C'est en anglais, désolé, et à 3"30, George explique l'intérêt de tirer des cartouches qu'il a laissées sur le radiateur pendant la nuit... Le grand-père de @lagrive était un précurseur!  

superbe histoire

Beaux souvenirs Antoine...
Merci du partage...

Moi c'était avec mon oncle qui m'amenait a la pêche aux anguilles dans le petit torrent qui traversait les jardins au pied du village...
Enfin c'était plus de la chasse.
On descendait le torrent et on posait un barrage en pierre et en osier... Ensuite on remontait le torrent et là il scrutait chaque coin, chaque pierre ...se penchait ...mettait une main dans l'eau et d'un geste brusque remontait une anguille (c'était des petites de la grosseur maximun d'un pouce que l'on faisait frire...un délice) . Il la portait immédiatement a sa bouche et la mordait  pour la tuer afin d'éviter de la perdre... J'étais complètement ébahi et admirateur de ses exploits...

Il lui arrivait aussi de prendre quelques truites comme ça a la main ou avec une fourchette....

Ensuite, on redescendait le torrent pour voir ce qu'il y avait dans le panier en osier au centre du barrage...

Enfin, on remontait au village et "les femmes" nous faisait de délicieux plats d'anguilles frites avec un peu de farine...

nostalgie que de beau souvenirs merci

bonsoir,rien qu'avec la nostalgie on chargerait bien une palette de cartouches  
la température idéale pour garder le plus possible la qualité c'est 20°,l'armée garde ses munition à cette température,mais pour nous c'est très facile de dégrader des munitions,ça se voit plus avec les carabines.
perso je prends une glacière pour aller tirer,c'est pratique avec le casque,les lunettes ect...

Salut les amis
Ah ! qu'ils sont beau ces souvenirs d'enfance, riches de détails qui faisaient la vie de tous les jours, merci oui un grand merci Insulaire , juracorse.
Les souvenirs restent une valeur refuge, plus précieuse que l'or car si l'on ne peut rien acheter avec, on peut rêver et là c'est le monde merveilleux de ceux que l'on a aimé et avec qui on partagé les passions, qui renaît et cela n'a pas de prix...surtout quand ces chers disparus qui ont sculptés notre personnalité se sont glorieusement illustrés....
Pour ce qui est des cartouches au chaud sur la plaque de la cheminée il ne s'agissait aucunement d'une invention de mon G.Père, c'était une coutume qui de bouche à oreille c'était répandu dans le pays aussi vite que le nom du nouveau postulant à la mairie pour les prochaines municipales. A cette époque l'étranger ( il fallait entendre par étranger celui qui venait d'à peine quelques kilomètres de là ) n'avait que peu de chance de se placer dans le fauteuil de maire , c'était inscrit dans les "tablettes" et idem pour les cartouches sur la plaque, un rituel immuable pour l'un comme pour l'autre .
Bien cordialement votre amis.