Rénovation d'un vieux fusil

Bonjour à tous, en ces temps de confinement, je me suis lancé dans la rénovation d'un fusil. La victime est à droite sur la photo.

Il s'agit d'un fusil liégeois "Duquenne" en 16/65, canon de 70, chokes lisse et 1/4 (bizarre, non ?). Je l'ai récupéré  dans une vente aux enchères et il est passé chez l'armurier entre temps pour valider son bon fonctionnement.

Après un démontage et une numérotation minutieuse des différentes pièces et vis, je me suis d'abord attaqué aux bois.
Le quadrillage est déjà bien léger donc pas trop d'inquiétude si il disparaît. On attaque au papier de verre 60 puis 80 puis 120 et enfin 240 pour obtenir un bois bien brut et enlever le vernis crasseux qui était dessus.
Coté de la bascule, elle me semblait bronzée... ne sachant pas trop quoi en faire, j'ai essayé différentes méthodes douces : tampon en coton et wd40, laine de fer 000, mais sans succès. C'est finalement au papier de verre 240 mouillé au wd40 que je suis venu a bout du bronzage bien abîmé pour mettre la bascule à nu.
Petit passage à la dremel avec les embouts de ponçage/polissage spécial métal et me voila avec une belle bascule en acier bien propre.

La bascule avant


Et la bascule après


Me voila avec des bois bruts et une bascule "propre"


Une fois les éléments nettoyés, vient la question de comment traiter et teinter le bois. J'opte pour une première couche teinte à bois "chene clair", suivi de 3 couches de cire merisier pour un coté un peu rouge que j'aime beaucoup, puis passage d'une huile incolore de traitement de bois pour protéger tout ça.

Voila à quoi ressemble la crosse pour le moment

Le veinage est quelconque et il y a des imperfections, mais je suis plutôt content du résultat pour une première.

Je suis en attente d'un peu de matériel pour avancer sur la culasse (polissage et protection de l'acier) et passer ensuite aus finitions avec un joli polissage de la crosse et au remontage...

Je vais profiter des prochains jours pour effectuer une mini-modif sur le mécanisme. Sur ce fusil, quand on casse les canons, la sécurité se met automatiquement ... ce qui m'a déjà fait louper une perdrix et une bécasse    
N'étant pas habitué à cela et n'ayant pas ce système sur mes autres fusils, je vais enlever la tige qui actionne ce mécanisme ...

Suite des aventures d'ici 10 jours, quand j'aurai reçu mon matériel et que j'aurais avancé un peu.

horace2002 a écrit:Belle initiative .
De quelle année date ton fusil ?

Lors de mes recherches, je n'avais pas trouvé de date précise. Il y a le poinçon ELG, donc avant février 1968... je mettrai une photo des poinçons dans la journée.

Bonjour Embarre,
Je te félicite de redonner un bain de jouvence à ce vieux 16!
La couleur des bois semble bien réussie. Par contre, j'espère que tu n'as pas poncé toutes les traces de quadrillage existantes... Autant il est relativement aisé, avec un peu de patience et de minutie, de reprendre un quadrillage même très usé, autant dessiner et créer un nouveau quadrillage est un boulot de professionnel!
Les sécurités automatiques actionnées par le verrou lorsque l'on pousse la clef d'ouverture sont une caractéristique que l'on retrouve sur presque tous les fusils britanniques ainsi que les fusils destinés à l'exportation britannique comme les AyA par exemple. On s'y habitue avec le temps... Mais il est vrai que si c'est le seul fusil avec ce type de sécurité que tu possèdes, autant t'en débarrasser. Il suffit de raccourcir la tige de manière à ce que le verrou, en position d'ouverture, ne fasse pas contact avec la tige du cran de sécurité.
Pour décaper la basscule et te débarrasser du bronzage, je pense que du vinaigre appliqué en surface aurait eu le méme effet. Quel finition comptes-tu appliquer à ta bascule?

Bonjour Insulaire et merci pour tes encouragements.
Je n'ai pas fait disparaître le quadrillage. Il est encore bien visible même si il ne sert plus à grand chose...
Pour la bascule je n'ai pas encore décidé la finition. Je vais deja bien la finir. Je pense appliquer du vernis de carrosserie transparent pour la protéger si elle est belle... (en vrai je rêve de debronzer les canons et d'avoir aussi des canons couleur acier pour trancher avec les bois rouges...

horace2002 a écrit:

A partir de 1922 il y a une lettre annale sur les fusils liégeois.
Elle se situe normalement sur la table des canons qui repose sur la bascule.

https://mallorquina.pagesperso-orange.fr/source/page2.htm

Voici les photos de la bascule et du canon.


En me référant à la page que tu as posté j'en déduis plusieurs choses (parfois contradictoires ? )
- Le P avec une étoile laisserait penser que le contrôleur est Delcommune Alphonse, ayant exercé entre 1952 et 1960.
- le i (lettre annale ?) indiquerait 1930 ou 1970. A moins que ce ne soit un tau grec, auquel cas c'est 1960 ce qui est cohérent avec les dates d'exercice du contrôleur.
- Le PV surmonté du lion, valide une épreuve à la poudre vive, utilisée entre 1898 et 1968.
- le sceau d'acceptation (ELG) indique une date après 1924.
- 16.65, c'est le calibre et longueur de douille.
On a aussi l'indicateur d''épreuve provisoire et le poincon LB que je n'arrive pas à interpréter.

Sur la bascule, on retrouve le poinçon du contrôleur (P) + un poinçon d'inspection et le poinçon d'épreuve à la poudre vive.

Avec tout ça, je penche donc pour 1960.

Je vais laisser à notre ami Horace l'honneur de faire parler ces poinçons belges!
Mais en ce qui concerne la date de fabrication, je dirais qu'un cal.16 belge chambré en 65 devrait dater d'avant 1950.

Salut,
La lettre i minuscule non soulignée nous donne l'année 1930.
Pour la lettre P du contrôleur, ne pas trop se fier à la liste qui est incomplète. Sur cette liste, le plus vieux contrôleur a officié de 1911 à 1940. Il en manque forcément. On peut très bien imaginer un contrôleur non répertorié officiant de 1905 à 1935 et utilisant cette lettre P.

Donc on serait plus sur un fusil de 1930 ? Ce qui serait coherent avec le calibre et le chambrage...

Emmbarre a écrit:Donc on serait plus sur un fusil de 1930 ? Ce qui serait coherent avec le calibre et le chambrage...

Absolument, 1930.
Toujours d'après cette liste des contrôleurs, pendant la période 1911 / 1922, il n'y aurait eu qu'une seule personne. Ce qui me semble impossible vu le volume d'armes à traiter.

horace2002 a écrit:Si c'est un i minuscule c'est bien 1930 car en 1970 les chambres étaient toutes en 70 mm

C'est un i minuscule... Merci pour le partage de tes connaissances !!
Je t'envoie un lien pour voir les photos en MP

horace2002 a écrit:malheureusement je ne peux voir les photos  des poinçons...

C'est mon ordi ou quoi ?

Moi non plus , il y a un sens interdit à la place des photos !!!!

petit-père a écrit:

horace2002 a écrit:malheureusement je ne peux voir les photos  des poinçons...

C'est mon ordi ou quoi ?

Moi non plus , il y a un sens interdit à la place des photos !!!!

j'ai hébergé mes photos avec google photos. Je vais trouver autre chose ...

J'ai édité les 2 publications avec des photos hébergées ailleurs. Est-ce mieux ?

oui il y a la bascule

Bon, pour les canons après pas mal d'hésitation j'ai opté pour un bronzage "bleu glacé" Lefaucheux, qui présente l'avantage d'être un bronzage à froid.
Commande passée. J'espère que le site prépare les commandes ...

Pour info en ce temps de confinement, le site jerestaure.com expédie les commandes. La mienne est partie ce matin ...

Quelques nouvelles de ce projet, vu que je suis toujours confiné et que le produit de bronzage est arrivé dans la semaine.

Déjà il a fallu débronzer le canon du fusil, et j'ai trouvé un produit miracle : le vinaigre blanc...
C'est très simple, on prends un tronçon de gouttière qu'on bouche aux extrémités, on met le canon dedans, on recouvre de vinaigre blanc et on attends le lendemain matin...

Le lendemain (compter largement 12 à 18h de trempage selon le bronzage) j'ai passé un pinceau pour voir que tout le bronzage partait bien.
Je sors le canon, je le frotte au tampon spontex vert, puis à la paille de fer 000.
Enfin je le rince à la grande eau, puis je laisse tremper une heure dans l'eau pour arrêter l'action du vinaigre.
Enfin on sèche bien le canon (j'ai piqué le sèche cheveux de ma femme) pour s'assurer qu'il n'y a plus d'humidité, puis un coup de polissage pour le faire briller.

J'ai infligé le même traitement à la visserie (moins longtemps dans le vinaigre, une heure suffit) histoire d'enlever la rouille et les traces de bronzage. J'ai retrouvé des gravures sur certaines têtes de vis qui étaient invisibles avant ...

Ensuite, on passe le canon à l'acétone pour enlever les éventuelles traces de doigts, puis on attaque le bronzage.

J'ai opté pour un http://www.lefaucheux.fr/content/entretiendesarmes.php. Comme mes bois tendent vers le rouge à cause du merisier, je n'avais pas envie d'une bronzage noir noir.
Première passe de bronzage hier soir, ils disent de laisser poser la première couche 12 heures. le bronzage se pose avec un tampon de coton ou un tissu...

Voila ce que donne le bronzage posé

Après 12 heures, le produit de bronzage a complètement fait rouiller le canon, ça peut surprendre mais c'est normal. On gratte la ouille à la paille de fer 0000 pour enlever l'oxydation et on se retrouver avec un canon joliment bleuté.

J'en suis à 3 couches et le résultat est déjà très sympa, je viens de poser la 4eme couche de bronzage... La suite à la fin du week-end peut être ...

C'est exactement le même process que j'ai fait pour mes 2 superposés a par que j'ai lessivé le canon après décapage avec de la St Marc pour arrêter le processus , pour le bronzage j'ai pris un autre produit ! bonne continuation

Bon travail !