Maral - Kazakhstan

Histoire de meubler, le temps du téléchargement du catalogue IKEA, en vénerie on ne prend pas en considération les nombres impairs des cors; pour un treize réel, on dit quatorze par défaut. De même, en dessous de dix cors, beaucoup de veneurs parlent en têtes à partir du daguet; mais on dira par exemple, en cas de présence de pivots: un daguet de deuxième tête en cas d'absence de cors, le même animal avec pivots et cors sera appelé deuxième tête et ainsi de suite jusqu'à dix cors.

Et ben, effectivement, j'en ai a apprendre sur les termes de Vénerie ...

Bon, une deuxième tête chez nous est un cerf de 2 ans et demi , une troisième : 3 ans et demi ... Peut importe le nombre de cors !
Et en ce qui concerne les irréguliers, 6 cors d'un côté et 7 de l'autre est un ... 14 cors irrégulier chez nous

Il y a beaucoup de similitudes .

JP2 a écrit:

En France Andouiller de massacre ou andouiller d'oeil.

http://www.ancgg.org/fiches/cerf.pdf

Effectivement !

Blaser93 a écrit:

JP2 a écrit:

En France Andouiller de massacre ou andouiller d'oeil.

http://www.ancgg.org/fiches/cerf.pdf

Effectivement !

Oui, du fait qu'il sert à massacrer l'oeil de son adversaire.


Et si j'ai tout bien compris notre ami chassait quelque part par là.

Superbe récit et les photos...
Un wapiti, c'est mon prochain gros projet, mais aux USA.

Stéphane

Bon comme promis voici la suite... j 'aurais pu ouvrir un autre topic car la chasse du maral est terminée, place à d'autres perspectives, la zone donne de multiples possibilités, sanglier, chevreuil de Sibérie, Ibex, loup, renard...

8 eme jour :
Je me réveil à 3h45 croyant avoir entendu Jandos... je me lève fais un petit besoin et comprends vite que je rêvais. Bon c est plutôt bon signe de dormir et de rêver à 3000 m d altitude par -5 ou -6 je parlerais même pas du ressenti il est terrible avec cette bise. Je fini par réveiller  Jandos a 4h05, il dormait. Nous voilà reparti d abord à la recherche d un chevreuil, nous en verrons 5 à différents endroits mais que des femelles. Le soleil se lève vers 6h15 et ça change tout question bien être. Nous observons un troupeau d Ibex qui est à 1,5 km de nous c est impressionnant il doit y avoir entre 80 et 100 Ibex dans une pente à 45 degrés!
Enfin mon plaisir du matin sera de voir mes premiers Argali, ils sont 5 c est magnifique, nous en recroiserons plus tard dans la journée. Je vois aussi deux magnifiques trophées qui ont fait la pitance des loups...nous arrivons d ailleurs sur une zone où il y a plusieurs crânes voir de carcasses d Ibex, d Argali, de cheval.. c est une zone à loups m explique Jandos.
J aurais la chance de voir aussi 3 renards des neiges profitant du soleil de l après midi pour chasser...plusieurs aigles dont un qui nous est passé juste au dessus et dont l ombre au sol à fait peur aux chevaux. J ai aussi constaté la présence à plus de 3000 m d abeilles et de sauterelles...
Nous sommes allés au bout de la vallée à 3200 m d altitude sans trouver l Ibex souhaite ...on a dû voir aujourd hui entre 180 et 200 ibex mais les grands à trophées sont sacrément haut les bougres, je fais comprendre à Jandos qu il va falloir grimper pour aller les chercher...
Nous installons un nouveau campement juste en dessus du cirque ou nous en avons observé une centaine ce matin, on en revoit environ une bonne trentaine ce soir. C est magnifiques ces images de l arrête de là montagne avec un Ibex à contrejour ...
Bon réveil à 3h30 c a va encore piquer surtout que c est pour faire grimpette espérons que ça ne soit pas pour rien.

9 eme jour :
3h25 j ouvre les yeux, devançant l iPhone comme si j avais une horloge interne programmée. J ai passé une bonne nuit, le lit de camp a tenu le coup, je n ai pas eu froid que demander de plus. Je suis surpris dès que je sors de la tente pas la température, il fait moins froid que la veille, la la température est autour de 0 je pense il y a une légère gelée mais rien de fort.
4h00 nous commençons l ascension, pas simple a froid, d autant que ça grimpe direct rien de tel pour se réveiller. Nous montons sur 600 mètres pour nous situer à mi pente, nous nous calons derrière un rocher. Jandos a repéré des Ibex, il me tend les jumelles rapidement j en identifie 5, 5 mâles entre 1 et 1,1 metre.
« No shoot, klein ( petit)  Ibex » me dit Jandos, il m explique ce qu il m avait dit la veille sur les gros Ibex. Nous allons les observer plus d une heure. Au bout d une heure il se reprend et me dit shoot... mais j ai pas envie je préfère attendre une autre occasion... les 5 Ibex finissent par basculer sur l autre versant de disparaître de notre champ de vision. Je suis partagé, j aurais pu faire feu ils était pas à 200 mètres quasiment pas de correction d angle de tir, position en travers...mais d une autre cote il faut être sport, je suis prêt à prendre le risque de la bredouille pour essayer d en prélever un joli.(120 et +) Jandos m entraîne plus à droite avec l espoir d en voir sur l autre vallée, tout à coup On voit tous les deux un grand Ibex à la cime qui nous regarde ... il disparaît. Nous finissons l ascension pour arriver à la cime à 3670 m, plus de végétation depuis quelques centaines de mètres juste des pierres et une vue extraordinaire !
Face à nous à 900 mètres à la cime du contrefort de la vallée il y a un groupe de 20 Ibex que des mâles dont 3 au moins doivent flirter avec les 1,3 mètre ! C est énorme on va les observer pour le plaisir durant quelques minutes. En dessous de nous au début du contrefort de la même montagne il y a un groupe de 50 /60 femelles et jeunes, c est juste magnifique, j en ai chie pour monter mais la récompense est à la hauteur...t as presque plus envie de redescendre tellement il y a quelque chose de magique là dedans... Jandos me dit qu on va rentrer au camp se reposer et qu on reviendra ultérieurement pour s occuper du groupe de mâles. C est la seconde fois qu on les fois et la seconde fois qu ils flirtent avec le ciel...
On redescend...800 mètres de dénivelé, Jandos tel un Ibex descend à une vitesse impressionnante. Pour ma part ça va mais à mon rythme je me dit qu avec une paire de ski et un peu de neige je pourrais être en bas en 2 ou 3 minutes au lieu de 1/2 heure. J arrive en bas je suis sec complet, Jandos nous prépare un thé et quelques gâteaux secs que je n aurais jamais trouvé aussi bon. Au bout de 2 heures et en ayant encore croisé de jeunes Ibex nous rentrons au camp, nous sommes tous fatigués, hommes comme chevaux.
Narjbec est la avec deux nouveaux chasseurs, allemands bien entendu, un père et son fils ?
Avant le repas nous faisons quelques photos avec nos trophées. Puis viens le moment de la pesée, 10,3 kg pour le mien, Narjbec m explique que c est la particularité des Marals de Bayangol il sont plus légers, ça vaut un 13/14 kg ailleurs.
C est l heure du depart pour Jochen, un chic type avec qui j ai bien sympathisé.
Nous prenons un repas commun, Tatiana a encore fait des merveilles.
Puis ce sera repos cet après-midi avec un sauna en fin de journée. J ai besoin de détendre mes muscles avant de repartir.
En milieu d après midi je vois partir Markus qui n a toujours pas tiré son Maral. Ils repartent au dessus du camp, on y voit régulièrement des femelles et parfois un Maral se fait entendre. J espère sincèrement que ça va marcher pour lui c est un bon gars, simple, humble et sympa.
Ils sont à mi pente quand il se met à pleuvoir des cordes. Nous les observons aux jumelles depuis le camp. Vers 17h30 nous voyons deux femelles qui arrivent sur la zone et c est à la nuit tombée qu un coup de feu résonne dans toute la vallée. A la radio Jandos apprend que Markus a tiré un Maral sans plus de précision. Il faudra attendre le retour de Markus pour que celui ci m explique qu il a tiré un gros Maral superbement coiffé, à environ 180 mètres, mais que celui ci a basculé dans le vide dans un ravin. La nuit tombant ils n ont pu descendre dans le ravin mais d après le guide il est bien mort.
Ils iront voir demain matin à la première heure si ils le trouvent. N ayant rien à faire demain matin je propose à Markus de les accompagner.
Durant le dîner nous en profitons pour faire connaissance avec les deux autres chasseurs, père et fils qui arrivent de Bavière.

10 eme jour :
Je me lève vers 6h15, Markus est déjà quasi prêt, je m habille, prend un thé et me voilà prêt pour l entraînement du matin car il y a une bonne grimpette qui nous attend une fois de plus. Après 45 minutes nous arrivons sur la zone, Markus me montre l arbre où il était avec Bakay son guide et là où il tire le Maral. Le versant gauche est légèrement en pente avec des herbes jaunes et autres arbustes piquants et à droite à 30 cm du sentier c est le vide sur 40 ou 50 mètres...nous grimpons à la cime là où le Maral a été tiré et empruntons un sentier transversal où passe les animaux. Les 3 Kazakh nous demandent de rester là car c est dangereux, à voir le dénivelé, on ne peut pas dire le contraire. Ils descendent dans ce canyon où la végétation est telle qu on ne les voit plus. Un quart d heure s écoule et rien « nitcht Maral » pour ma part je monte voir l anchluss, je trouve l endroit où le Maral a basculé, 15 mètres plus pas il a raclé la terre et laisse des poils au sols je dit à Markus qu il leur demande de chercher plus à droite.

Soudain un cri, ça y est ils l ont trouve à environ 150 mètres en contrebas de l anchluss. Je vois Jandos remonter le premier en cassant les arbustes le long de la paroi. Soudain je vois apparaître des bois énormes ! Ils vont mettre plus de 20 minutes à remonter le trophée pour le reste les aigles, loups et autres prédateurs en feront leur repas.
Nous rejoignons nos amis et wahaou quel trophée c est un douze mais avec une largeur de bois magnifique ! Je félicite Markus qui est aux anges. A voir la réaction des 3 guides on comprend vite qu il est exceptionnel !

Noue redescendons au camp fêter ça !

Matinée tranquille, lessive on profite du beau temps.

A midi pas moins d une quinzaine d aigles tournoient au dessus de la carcasse du Maral, on les voit du camp, un pique les autres suivent en 30 secondes ils sont tous descendus sur la carcasse du Maral. J en profite ici pour glisser les nombreuses observations d aigles que j ai pu faire lors de nos séances de jumelage. Il arrive à planer en permanence et doit donner un ou deux battements d aile par minute.

Je pars à 15h avec Jandos, objectif Ibex.
Je sais que je vais en chier pour grimper mais je commence à m y faire et j arrive à gérer mes efforts c est pour moi l essentiel.
15h c est le départ, on remonte à cheval et on repart là nous nous avions passé 3 jours jusqu à hier matin. Nous apercevons 4 chevreuils femelles et petits avant de tomber sur un mâle qui est à 500 m... on va se le tenter mais difficile et le tir sera longue distance plus de 350 m ...Jandos me dit que ce sera mieux de l attaquer de l autre côté, mais alors que nous avions pris cette option il disparaît, nous ne le reverrons pas...
nous continuons et voyons encore 3 femelles à quelques centaines de mètres de nous, nous ne ralentissons pas elles nous regardent passer. Nous arrivons sur la zone des Ibex mais pas un mâle à l horizon...après une bonne demi heure d observation il me dit qu il y a 3 femelles et un chevreuil à 700 m de nous. On les attaquera demain matin.
Réveil programme pour 5 h...

11 eme jour :
On va tacher de retrouver les chevreuils vu hier soir, après 3/4 d heure de recherche nous les trouvons ! Je ne vois que des femelles, Jandos lui a vu le mâle, je n arrive pas à le trouver, un peu de confusion du à la barrière de la langue...
Nous sommes encore à 320 mètres mais après il n y a que du découvert donc pas le choix...
Je me couche sur mon sac, le prend dans ma lunette, lâche ma première balle elle est 10 cm au dessus, je reprends ma visée essaie de corriger au mieux et la juste en dessus, sur ce le chevreuil détale... et merde j ai du mal avec ces angles de tir ! Vive le tir à plat

Nous rentrons au campement nous restaurer mais nous sommes tous les deux déçus...en rentrant nous jumelons les cimes mais les nombreux Ibex vus ces derniers jours ne sont pas la. Nous en apercevons quand même une colonie sur les hauteurs près de l endroit où nous étions il y a deux jours. La Jandos me dit Wolf Wolf , le truc incroyable sur le versant face à nous à environ 900/1000 mètres deux loups essaient de chasser deux jeunes Ibex...qui bien plus lestes prennent la montée de face, les deux loups abdiqueront mais ce n est que partie remise...après un petit déjeuner vers 8h30/9h00, nous partons voir si nous voyons les chevreuils vus en montant... rien que dalle...des Ibex, jeunes ou femelles sont sur les hauteurs mais rien. Nous retournons vers 13h à notre campement, on déjeune et on y repart on va passer l après midi la bas cachés dans les genévriers. Le lieu est idéal pour jumeler, couches sur le dos face au versant... pour être honnête je pense que l un et l autre avons eu quelques absences notamment après le repas... nous allons voir 6 Argali, des Ibex, renards, chevreuils femelles et un jeune mâle qui ne méritait pas de mourrir aujourd’hui ...et surtout sur le versant d en face à 800 mettre un énorme keiler qui devait bien faire ses 180/200 kg, il était tout gris et par moment je voyais dans la longue vue en grossissement x60 ses ratiches, c était impressionnant ! Il est resté dans le coin d où il était apparu pendant plus d une heure... j avoue que ça me chatouillait bien mais trop compliqué pour y accéder, entre traverser la rivière et faire une sacrée ascension.
Rien de bien particulier sur ce début de soirée, des animaux vu mais rien de tirable.
Nous rentrons à notre campement, Jandos m explique que demain matin on retourne aux chevreuils et après on rentre au camp de base pour changer de zones d Ibex. Il me dit d abord réveil à 4 puis 3h...

12 eme jour :
3h ça pique un peu mais je comprends rapidement que nous allons chercher les Ibex sur leur terrain.... les hauteurs !
Nous commençons par l ascension ou nous avions vu les Ibex la dernière fois et où je n avais pas tiré espérant pouvoir en tirer un plus gros...
Mais ce matin point d Ibex, nous montons bien plus haut que là où nous les avions vu mais rien...
Nous décidons alors de bifurquer sur la droite pour couvrir la vallée sur notre gauche. Et la o surprise il est 5h45 nous tombons sur une compagnie de perdrix, ici à plus de 3300 m d altitude...nous passons par un versant nord qui est tout enneigé, le principal avantage étant que. Est bien mieux de marcher dans la neige que dans ces pierres... une surprise de plus, je trouve une libellule gelée sur la neige, ce territoire hostile aux premiers abords est en fait plein de vie, il y a peu de végétation mais j ai pu voir des insectes, souris...tout ce qui permet de faire fonctionner la chaîne alimentaire ici.
Nous finissons par arriver au col, séparation entre plusieurs vallées, l endroit à quelque chose de magique, sorte de croisee des routes pour les animaux, il y a d ailleurs de nombreuses traces de différents animaux avec une majorité de Ibex.
Je fais comprendre à Jandos que je souhaite aller vers la barrière rocheuse encore 2 ou 300 mètres plus haut, là où j ai vu les plus gros Ibex depuis mon arrivée.
Ok on y va ! Sur des centaines de mètres à évoluer dans ces rochers de différentes tailles, évitant les éboulis de petites pierres sur lesquels il n y a aucune stabilité, à faire attention que les plus gros soient bien stables... rien de tel pour te casser les jambes car tu es toujours en appui...
Mais point d Ibex... on a beau jumeler de droite et de gauche, rien !
Jandos a son idée sur la question, la présence des deux loups hier sur la zone a amené les animaux à changer de vallée.
La fin de matinée approche et il me demande si j ai faim et si je ne veux pas redescendre manger un morceau... pas question on est là on continue. Je partage avec les les barres protéinees que Andreas m avait donné. Pour l eau ayant épuisé notre réserve on mangera de la neige. Ça rafraîchi bien.
Nous sommes à 3910/3920 mètres d altitude, quel panorama sur des sommets qui culminent jusqu à 7000 m ! Pas un nuage, ciel bleu juste le top...
En début d après midi nous arrivons au bout de ce que j appelle la mer de pierres tant c était long, nous sommes au bout de la barrière rocheuse sur une forme de piédestal où a voir les nombreuses traces et les couchages les Ibex ont leurs habitudes.
Autour de nous un cirque il y a 2 ou 300 mètres de vide c est grandiose. Tout à coup Jandos me montre quelque chose en bas, il y a des Ibex sur un versant, j en bois moi aussi sur un autre, enfin première fois de la journée il était temps !
Nous commençons à détailler les deux groupes, le premier rien d intéressant, des femelles et des jeunes, le plus vieil Ibex doit avoir 4 ou 5 ans. Sur le second groupe nous ne les voyons pas tous ils sont sur le versant opposé aux premiers et ne voyons que ceux qui sont proches de la crête.
Au bout de 20/30 minutes, les premiers ont rejoint le col et rejoignent en partie les seconds, c est d’ailleurs assez amusant de les voir interrogatifs comme ça, se regardant mais sans se mélanger...
Au bout d un moment Jandos me dit on va redescendre en s approchant d eux au cas où... on fait de nombreuses poses d ailleurs pour les observer, cherchant celui qui nous semblerait tirable...
Mais rien et à leur hauteur on fait le choix de redescendre à hauteur de notre campement. Quelle descente ! Environ 900 m de dénivelé, aie les jambes et surtout les articulations des genoux...
Nous arrivons enfin dans la vallée où est situé le campement, nous nous ravitaillons un peu et surtout nous profitons du ruisseau juste à côté, quelle sensation de pouvoir enfin boire de l eau fraîche et se rafraichir !
Il faut maintenant aller récupérer les chevaux...ils sont à 2,5 km de nous là où nous avions commencé notre ascension ce matin...Même si le terrain est quasi plat, je peux vous dire qu ils auront été long ces deux kilomètres et demi...
Nous récupérons les chevaux, repassons à notre campement charger nos affaires et entamons la descente vers notre camp de base situe à une distance comprise entre 8 a 10 km. Nous continuerons à jumeler en descendant, un chevreuil male captive notre attention il est à 700 m, il ne viendra pas plus près de nous... Jandos fini par l effrayer en voulant le faire s arrêtant en sifflant...
Nous arrivons au cap de base à la nuit il est 19h et la journée a était très longue, Jandos me demande ce que je veux faire le lendemain, je suis claqué mais pas de raison pour moi de me reposer ici.
Réveil programme pour 4h on y retourne !

13 eme jour :
4 heures sonne, j ai les jambes qui tirent encore mais la fin approche et je veux en profiter encore, ce que j ai fait hier était dur mais j ai la fierté de ne rien avoir lâché. On repart pour une ascension de vallée que je ne connais pas, c est plaisant car je n ai aucun repère, tout ce que je vois c est qu on monte cette vallée d abord fournie en arbres, puis en herbes et pour finir comme d habitude par un paysage fait de rocailles. La montée est longue mais plutôt douce, ça ne fait pas de mal, nous posons les chevaux et finissons à pied, quelques hectomètres pas plus, pour surplomber un immense cirque où Jandos repère rapidement les Ibex. Mais déception une fois de plus ce sont essentiellement des femelles et jeunes Ibex. Décidément quand ça veux pas le faire, ça ne veut pas...nous parcourons le cirque en long et en large avec nos jumelles mais aussi la longue vue et rien d intéressant...
Nous faisons demi tour et revenons sur nos pas, nous croisons une vie de bartavelles, 10, 12 il y en avait de tout les côtés. Avant de reprendre les chevaux Jandos m emmène au fond de la vallée ou o surprise il y a un lac, coincé entre les différentes faces des montagnes, il est important, quelques hectares, nous sommes à 3500 m environ et cette image de lac entouré de montagnes enneigées est juste irréelle et grandiose.
Je vois que Jandos est déçu, il me fait comprendre qu il pensait trouver bien mieux dans cette vallée... étant à proximité du camp nous redescendons à celui ci pour prendre le déjeuner avec les autres...
A peine arrivé, Jandos me demande si je souhaite repartir, ce que je lui confirme, il me dit alors on repart à 14h00.
Arrives au camp nous voyons Narbeck arriver avec 3 nouveaux chasseurs, encore 3 allemands, 2 sont assez âgés et le dernier a 40/45 ans. Ils viennent chasser l Ibex... ils sont nettement moins conviviaux que tous ceux qui les ont précédé mais bon c est pas un soucis je ne fais que les croiser...demain c est le départ pour le retour en France.
Le début d après midi arrive et nous voilà reparti pour cette fois c est certain une dernière aventure. Le matin même le papa d Andreas a tue un magnifique Ibex de 1,25 m et ils expliquent à Jandot en avoir vu d autres magnifiques sur le versant en face d eux... c est là que nous irons. Pour gagner du temps Narbeck nous déposera en voiture là où ils ont laissé leurs chevaux. Nous arrivons donc assez rapidement sur la zone des Ibex où tout du moins au pied de la montagne. Jandos sort aussitôt le trépied et me demande où est la longue vue...? Dans le sac je lui répond ! Non elle n y est pas.... oh putain merde, tout se bouscule dans ma tête, l aurais je oublie dans ma chambre, non je n ai pas touché le sac à dos, seule explication plausible, ce matin lorsque Jandos a regardé les Ibex dans le grand cirque... une image la lunette posée sur un rocher...on l aurait oublié la haut ? J en parle à Jandos qui me dit qu il est sure de l avoir remise dans le sac... pour ma part j hésite, la fatigue a pour effet d aller aux choses essentielles, les souvenirs sont confus pour le reste, néanmoins je dis à Jandos d appeler le camp avec la radio, après inspection pas trace de la longue vue...il me dit alors de rester sur place de jumeler les Ibex et que lui repart là où nous étions ce matin... je le vois partir au galop et me retrouve seul sous la pluie à jumeler... durant ce temps j arrive à localiser les Ibex, beaucoup de femelles et jeunes mais quelques sujets intéressants...je vais rester là plus de 3h avant de voir revenir Jandos au crépuscule avec la fameuse longue vue ! Ouf ! On l avait bien oublié la haut posée sur le rocher comme cette image que j avais garde en tête. J essaie de lui montrer les Ibex mais la nuit rend les possibilités de localisation quasi impossible... pas grave nous faisons quelques centaines de mètres pour nous mettre contre la montagne et surtout invisibles des Ibex qui pourraient distinguer notre activité en bas.
Un dernier repas avec ces nouilles chinoises, du thé et hop au lit, on va encore se lever tôt, 4h pr un thé et un début d ascension à 4h30, objectif être en position pour le lever du jour.
Durant la nuit je suis réveillé par un bruit vraiment très proche de moi, un animal est en train de renifler de l autre côté de la toile de tente à 20 cm de ma tête...je tourne légèrement la tête et grâce au clair de lune, distingue sur la toile le contour d un animal qui bien qu’ ayant la taille d un loup devait être un renard. Je l effraie il s en va rapidement et je poursuis ma nuit tranquillement.

14 eme jour :
Cette fois ci c est la fin, dernier lever, thé et ascension. Bien qu avec un fort dénivelé, je monte plutôt bien, les pauses sont régulières et j arrive à bien gérer mon effort.
On jumelle pour être au plus près, par rapport à la dernière position de la veille au soir, les Ibex n ont finalement pas beaucoup bougé, ils sont là à quelques centaines de mètres de nous...nous en identifions un dans un groupe...nous tentons de nous rapprocher puis je me prépare bien calé...mais après réflexion il semble trop juste pour un tir...
Je commence a re jumeler... les Ibex les plus grands sont tout en haut à 800/900 m... je repère un groupe que je montre à Jandos... il me dit qu on est trop loin et qu on doit monter... la une course effrénée commence à 3300 m d altitude... inutile de dire que vu la montée au bout de 100 m je suis déjà dans le rouge, je repère un gros rocher plat à 80/100 m environ je fais l effort jusqu à celui ci, pose le sac à dos, m allonge et tente de retrouver une respiration normale...je télémètre... 709 m ! Oh putain mais j ai jamais tiré à cette distance !
Je me cale bien et après avoir repère ma cible, je règle ma tourelle sur 700 m. J ai pas le choix c est tapis ça passe ou je rentre en France sans un Ibex digne de ce nom...
Je suis relax sans pression, je prends ma cible dans la lunette...il est en mouvement et monte vers un rocher... je me dit laisse lui passer le rocher et des qu il réapparaît tu le tires...
Il apparaît dans ma lunette, s arrête quelques instants juste après le rocher et là je lache ma balle... Kaputt ? Je demande à Jandos... nein nein ! Et merde ! Les Ibex courent tous dans tout les sens... je vide mon chargeur et ramenant mon fusil je vois dans la lunette le premier Ibex tiré qui roulait et dégringole la pente !

Kaput je redis à Jandos, nein, il ne l avais pas vu...

L Ibex fini par s immobiliser à 400 m de nous. Jandos me dit qu il va le chercher et je le voit partir comme un dératé dans la pente. Mais même lui finira par subir la loi du relief et faire plusieurs poses avant d arriver à l Ibex. Il le redescend jusqu à moi où je fais quelques photos. Ça sent la fin et je contemple encore une fois ces montagnes, ces superbes paysages en me disant que je suis chanceux d avoir connu ça dans ma vie. C est bien plus que de la chasse, ça va au delà, ces sensations de communion avec la nature m ont marque. Comme m a dit Marco le jour de mon départ de Bale, profite, emmagasine... je prends le temps de regarder tout ça, c est beau, sauvage...mais il faut redescendre et je l avoue j ai les jambes et surtout les genoux morts... contraint par le physique mais aussi pour profiter encore et encore de ces paysages je vais prendre mon temps pour redescendre à notre campement et aux chevaux.

Nous rentrons au camp où Narbeck me dit que nous partirons juste après le déjeuner, j ai donc grosso modo 1h pr finir de ranger mes affaires.
Puis arrive l heure des au revoir... j ai jamais trop aimé ça mais je vois que c est aussi difficile pour Jandos, on se dit au revoir, je le remercie pour ce partage humain qu on a eu tout les deux, je le sent ému, les yeux brillants et il part s isoler... pour ma part c est plein de nostalgie que je quitte le camp de base...la route jusqu à Besançon va être longue...

Tout ému de ton compte rendu .............

Quelle aventure!
Bravo pour le compte rendu mais aussi pour une sacrée condition physique.
Au delà de la chasse, souvenir inoubliable...

Merci pour ce partage, ton compte rendu est super, ça fait rêver    mais il faut quand même une sacrée condition physique

Que d'émotions transcrit. 

Tu m'avais proposé de participer, la tu nous la fait vivre .

Bravo

Très beau récit,merci de nous avoir fait partager ta belle aventure
que du grand bonheur que tu a vécu

Merci il fallait que je le termine...
J'ai pas une super condition physique, un minimum je dirais... après c'est la volonté qui domine, profiter de ce magnifique décor, se dire on verra après là j'y suis je monte à mon rythme...
Le Kazakhstan est un superbe et merveilleux terrain de chasse, j'espère vous avoir donné envie d'y aller un jour pour la chasse mais pas que... tout simplement pour vous car c'est un endroit où sans électricité, portable, mail... la vie reprend son sens premier...découvrir, donner et partager !

La chasse en Asie peut être extraordinaire ou déception en fonction sur place des guides et du staff quand ils ne veulent pas ils ne veulent pas!!!!!!

Mais dans ton cas tu as passé un séjour avec des gens charmants et compétents ce qui est quand même la majorité des cas et tant mieux.
Mais quand ça ne se passe pas comme prévu c' est dur a digérer

jl05 a écrit:1) La chasse en Asie peut être  extraordinaire ou déception   en fonction sur place des guides et du staff quand ils ne veulent pas ils ne veulent pas!!!!!!

2) Mais quand ça ne se passe pas comme prévu c' est dur a digérer

1) Il n'y a pas qu'en Asie, je peux te l'assurer ...

2) Ah ça, je te le confirme ...

Oui malheureusement ça peut arriver ailleurs ,mais comme le précisait "Fontenelay"
sans mail sans téléphone sans moyen de communication et a plusieurs heures de cheval et de voiture d' un village c' est difficile pour faire rentrer les choses dans l' ordre
Mais je ne voulais aucunement discréditer les voyages de chasse loin de moi cette idée ni "polluer" ce post de ce beau voyage
Alors bons voyages de chasse

Fontenelay merci de ce vivant récit où l'émotion est omniprésente et où l'on reste sans mot supplémentaire...Le récit se suffit à lui même, juste un peu de rêve pour nous...