Aisne trop de renards

LAON (Aisne) Les renards trop nombreux : une action coup de poing a été organisée dans le Laonnois avec le représentant de l'État et les lieutenants de louveterie.


PLUS habitué à se retrouver sur des contrôles de vitesse visant à renforcer la sécurité routière, cette fois, le préfet s'est rendu sur une opération de chasse lancée dans le Laonnois, il y a quelques jours.
Une étude réalisée par la Fédération des chasseurs de l'Aisne a démontré l'existence d'une surpopulation de renards, espèce classée nuisible dans le département. « L'État a décidé d'augmenter les prélèvements de renards grâce aux moyens existants, c'est-à-dire en mobilisant tous les acteurs concernés (chasseurs, piégeurs agréés, lieutenants de louveterie) », précise-t-on à la préfecture.
C'est ainsi que six équipes ont participé, sur le secteur de la Souche mais aussi en forêt de Saint-Gobain, à une opération « coup de poing » contre les renards. Une action exceptionnelle qui a rassemblé vingt-quatre personnes, dont, au minimum, un lieutenant de louveterie par équipe. Elle s'est effectuée en tir de nuit. « Les gendarmeries concernées ont été prévenues », précise Benoît de Thoré. Le lieutenant de louveterie, en charge de ces secteurs, n'est pas un tireur.


Une cinquantaine de renards abattus
Des homologues sont donc venus lui prêter main-forte cette nuit-là. Chaque équipe était constituée d'un tireur, de deux éclaireurs et d'un chauffeur. Les véhicules ont parcouru entre 100 et 160 km. Si, sur certaines parties du secteur, les équipes n'ont pas croisé plus de dix renards, sur d'autres, ils étaient nettement plus nombreux.
Au total, une cinquantaine de renards a été abattue. Un résultat quelque peu en deçà de ce qui était attendu à cause de la pleine lune qui éclairait les lieux et rendait l'animal plus méfiant. Sur les deux unités de gestion, l'opération a débuté vers 20 heures pour s'achever aux environs de 5 heures du matin. Pour la Fédération des chasseurs de l'Aisne, ce type d'action est nécessaire : « Il est indispensable de réguler cette population qui est de plus en plus importante et peut véhiculer l'échinococcose alvéolaire, une maladie transmissible à l'homme. »
Nicolas Voyard assure que la population de cette faune est en recrudescence depuis une dizaine d'années : « Cela crée un déséquilibre par rapport aux autres espèces, essentiellement les perdrix, les lièvres ou encore les faisans. »
À la Fédération, on comptabilise 15 000 renards tués l'an dernier. « Pour équilibrer les populations, il faudrait en prélever un tiers de plus. » La préfecture étudie la question : « Les opérations de prélèvements supplémentaires font l'objet d'un suivi afin de déterminer si des actions complémentaires doivent être mises en œuvre en 2012. » Certains chasseurs proposent une extension des personnes habilitées à effectuer les tirs de nuit, en complément donc du travail des lieutenants de louveterie : « Cela se pratique dans d'autres départements, pourquoi pas dans l'Aisne ? »